
Azwaw, c’est un peu la terreur des rédactions de journaux. C’est aussi un peu la mauvaise conscience de toute cette presse née dans la tourmente de la révolution d’octobre. Il sait que c’est un peu grâce à lui que cette presse existe. Au fond de lui, même s’il ne le conceptualise pas de cette manière, même s’il ne le dit pas, il sait que cette presse lui appartient quelque part, il en est d’ailleurs un des «actionnaires» légitimes même s’il ne touche pas les dividendes en fin d’année et que son nom n’est pas en bas des pages des statuts notariés. Mais qu’importe les notaires et tous les ronds-de-cuir.
Cette presse lui appartient, parce qu’il en a été un des instigateurs malgré lui, avec tous les autres gamins sortis en 1988 dans la rue affronter les chars de l’armée… même si depuis, disons-le avec toute l’humilité qui y sied, les objectifs éditoriaux des débuts ont été déroutés vers des chemins de traverses où l’équivoque le dispute souvent à l’ambiguïté. Des objectifs parfois moins glorieux que ceux pour lesquels cette presse est née dans la douleur d’une césarienne et pour lesquels Azwaw a perdu un bras. Il avait 21 ans en 1988. Le bel âge. Mais le bel âge abdique devant la puissance de feu d’une arme de guerre. C’était à Bab El Oued. Une fusillade. Une panique. Des balles en trop et un bras en moins.
SAS
(Lire la chronique de Sid Ahmed Sémiane)
2 réflexions au sujet de « Le Bras Qui Ne Repoussera Pas… »
j’adore ce que vous faites
je suis de plus en plus fan de votre travail…j’aime vos idées,j’adhère a vos déssins, j’adore vos sensibilités…y’at-il un retour a paris pour des lives toujours aussi intélligents?( question a cheikh sidi bemol)
J’ai trouvé le bras du manchot
AAAAAAAAAAAAKKA! ç’est ça, ç’est exactement cela la pu… de vie que menait l’al-j’ai-rien naguère, aux temps où la terre parlait, où les dalles d’une contrée nommée Al-j’ai-rie étaient parcemé de fleurs fannées, où la vie ne voulait rien dire puisque l’empreur du coin prommetait une sempternelle réincarnation aux âmes perdues, aux gens auxquels il avait emputé à chacun une main pour qu’ils ne puissent plus créer, pour ne plus donner forme à leur imagination. Tous les bras qu’il amassait étaient donnés en guise de ration aux prisonniers qu’il gardait dans le bagne. Quelle ironie; des fois un prsonier auquel on a emputé un bras, pouvait le bouffer comme diner. Ce bras qui autrefois cultivait les champs, sculptait les murs, façonnait le quotidien pour lui donner la forme la plus agréable, et bein!….on le vois à présent qui est brandit aux visages des prisonniers, sauf qu’on a tatoué dessus le terme Honneur, pour l’appeler Le Bras D’honneur. Depuis tout ce temps, rien n’a changé, toujours des balles, des fleurs fanées, des manchôts, et des empreurs sur les marches s’exhibant, crachant leurs biles sur le peuple. J suis pas un fumeur de thé ou un grand msyou, mais j’observe et je sais pas comment je peux rester eveillé, je préfere dormir et rêver à la main que j’ai perdu avant même que je sois né!
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