
À tous les dessinateurs de presse algériens : chapeau bas ! Même trois fois chapeau bas ! Vraiment je ne sais pas comment ils font pour tenir le coup. Publier chaque jour un dessin pour commenter l’actualité algérienne, c’est vraiment du sport de très haut niveau. Moi, ça ne fait que neuf semaines que je le fais sur Radio 213-Infos et déjà, je suis lessivé, démoralisé, au bout du rouleau.
Entre les débilités de Ould Abbas et Sidi Saïd, les âneries de Ali Haddad, les insanités de Naïma Salhi, les idioties de Baha Eddine Tliba, les menaces de Ouyahia, les bondieuseries de Ali Afia et Cheikh Chemsou, les messages du fauteuil de Bouteflika, je suis complètement abruti. Faire de l’humour avec tous ces zigotos, c’est pire que de regarder en boucle et simultanément TF1 et BFM. Mon cerveau est ramolli, entièrement disponible pour n’importe quelle publicité, je suis prêt à acheter n’importe quel yaourt, n’importe quelle idéologie.
Alors bravo les cartoonistes qui font ce dur métier depuis des lustres sans perdre leur humour, et sans perdre la raison. Surtout qu’il faut essayer de faire rire ou au moins de faire sourire, tout en respectant les lois très strictes sur le respect de l’image du chef de l’état, de l’honneur des forces de l’ordre et de l’armée, la dignité des députés, des ministres, de leurs frères, de leurs cousins et de toute leur descendance. En plus l’actualité tourne en rond depuis des années en attendant l’enterrement du Zaïm d’El Mouradia. C’est comme si on était piégé dans un rond point sans sortie. Et ça me rappelle un vieux sketch de Devos je crois.