
J’ai vu un documentaire sur une histoire presque oubliée, celle de l’héroïne qui a décimé toute une génération de jeunes, des beurs et des noirs en majorité, pendant les années 80.
40000 morts dans toute la France, dans une indifférence quasi générale. « C’est des drogués, disait-on, des homosexuels, des trafiquants, des Arabes, des Noirs ! C’est Dieu qui les punit, ils n’ont que ce qu’ils méritent ! »
110 morts rien que dans une petite ville de banlieue comme Orly où a été tourné le documentaire. Il a fallu près de trois ans avant que les médias parlent sérieusement de ces jeunes qui mouraient par manque de prévention et d’information, contaminés par le sida et l’hépatite C à cause des seringues qu’ils se repassaient pour s’injecter de l’héroïne. Trois ans avant que l’État comprenne qu’on était en présence d’une épidémie qu’il fallait éradiquer. Trois ans avant de commencer à informer les gens, distribuer des seringues, les mettre en vente libre dans les pharmacies, envoyer des médecins, des assistantes sociales dans les banlieues, écouter les familles, prescrire des cures de désintoxication.
Le film s’appelle « Ces jeunes qui tombent » et il a été réalisé par Cécile Favier et Azzedine Zoghbi.